La route
Le vent s’engouffre dans ma valise
Et sur ma route il y a des trous
J’ai vu tant de rues, j’ai vu tant d’églises
Mais les plus belles étaient chez nous
Mon village est loin, à l’autre bout du monde
Et ma maison n’est plus qu’une chanson
Comme la neige mes rêves fondent
Buvons, mes frères les vagabonds
Des Caraïbes aux Philippines
J’ai traîné ma carcasse un peu partout
Mais les chemins qui mènent à nos collines
Avaient des pierres douces à mes pieds nus
Le vent s’engouffre dans ma valise
Pourtant la chance est souvent venue
Elle est bien brave, quoi qu’on en dise
Mais il ne faut pas trop dormir dessus
La pauvreté manque parfois de charme
Mais l’herbe est douce aux malheureux
Pas de discours et plus de larmes
Venez mes frères me dire adieu
J. Dassin
Les Croix
Depuis la nuit des temps, la croix accompagne l’homme. Croix des chemins, de procession, croix de limites, de village… croix à quatre pointes, à douze pointes (occitane)..
La croix devient un symbole chrétien au 6ème siècle après le concile de Constantinople à la place du poisson et de l’agneau, premiers symboles de la chrétienté.
Les croix de chemins sont là pour affirmer une avancée du christianisme sur un territoire, mais aussi pour délimiter un lieu de vie (maisons et leurs champs), une frontière affirmée. Elles vont servir aussi de « poteaux indicateurs », même avec un mètre de neige, la croix est toujours visible. D’anciennes bornes (menhirs, bornes romaines) ont été pourvues parfois d’une croix. Dans le Cantal on compte plus de 3000 croix de chemins.
On disait qu’un village s’ouvrait et se fermait par une croix.
Les croix de fontaine rappellent le caractère sacré de l’eau, peut être aussi combattent-elles un culte antérieur (druidique ou romain).
Proches d’un pont, elles garantissent une christianisation du territoire après le pont. Elles garantissaient parfois un péage et la perception d’un impôt de passage…
Les croix de procession sanctifiaient le village, les champs, et permettaient lors des processions de rassembler tous les habitants derrière la croix. C’était un jour férié, un jour de fête, de retrouvailles.
Au XIè et XIIè siècle sont crées des terres d’asile (sauvetés) qui sont délimitées par des croix de limites, terres qui ne dépendent que de leur fondateur, abbé ou pape. Les habitants sont sous l’immunité de « la paix de Dieu ». Il s’agissait de protéger des personnes poursuivies, mais aussi d’attirer des travailleurs pour défricher, mettre en valeur des terroirs (montagne, marais..). On y recherchait sécurité mais aussi liberté. Par exemple les villages de Montsalvy, Sauvat, Sauve, Salvetat, Aurillac, Sauveterre la Lémance… Nos villages qui portent le nom de Bastide étaient parfois au départ des sauvetés.
A proximité des églises parfois sont érigées des croix dites croix d’église : elles signalent l’existence d’un cimetière contre ou autour de l’église jusqu’à la fin du XIXè siècle, date à laquelle la nouvelle « morale » de la propreté les rejettent à l’extérieur des cités.
Les croix peuvent servir de témoins : pèlerinage, calamités ou fin heureuse d’un malheur, une bataille.
Recherches et rédaction : Bernadette V.
PS : Je recherche l’histoire (ou et les histoires) des croix de Vallabrix.
Tél. : 04 66 22 28 07